La station de traitement des eaux usées de Saint-Florent d’une capacité nominale de 9500 E.H. (Equivalent Habitant), a été mise en service en février 2004.
C’est une station de type biologique avec boues activées et physico chimique pour la déphosphatation.
Son objectif : traiter les eaux usées pour permettre leur rejet dans la nature sans impacter au fonctionnement des écosystèmes.
Pour rappel, afin d’assurer une comptabilisation optimale des eaux usées, en vue d’une gestion toujours plus adaptée, il existe différentes optiques. L’approche la plus courante consiste à utiliser l’équivalent-habitant. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour.
Il existe deux types de filières dans une station de traitement des eaux usées, la filière eau et la filière boue.
Filière eau
Les effluents bruts arrivent par pompage dans un premier bac, ils sont ensuite prétraités physiquement en passant dans un tamis rotatif puis dans un dégrilleur statique (le dégrillage consiste à retirer les déchets les plus volumineux tels que les papiers et les plastiques, afin de protéger au mieux les équipements ultérieurs).
Une fois le prétraitement effectué, est alors appliqué le traitement primaire physicochimique. Puis, suivra un traitement secondaire, biologique, plus fin, qui permettra d’éliminer en grande partie la matière organique biodégradable contenue dans l’eau, ainsi que les matières nitratés et phosphatées.
Les procédés biologiques peuvent se définir comme étant une copie des procédés naturels d’épuration des eaux d’une rivière. Ainsi, dans les conditions naturelles, les bactéries, stimulées, se nourrissent de matière organique.
Le modèle utilisé à la station d’épuration de Saint-Florent est celui des boues activées, Il s’agit d’une copie de l’autoépuration d’un torrent de montagne, par brassage de qualité, et épuration forte.
Canal de sortie de l’eau après traitement
Le principe consiste en un bassin alimenté en continu par de l’eau à traiter, dans lequel se développera une culture
bactérienne libre, fixées sur la pollution, formant ainsi une sorte de boue.
Le contenu de ce bassin dit d’aération sera brassé et aéré afin de maintenir les bactéries en suspension pour leur fournir du dioxygène. La pollution sera alors dégradée par des microorganismes aérobies (qui se nourrissent de dioxygène).
Cette filière aura l’avantage d’être très performante sur tous les paramètres, mais présentera l’inconvénient de produire des boues.
Pour finir les effluents traités passent dans un clarificateur (permet de séparer les boues de l’eau) pour être rejetés dans la rivière en toute sécurité.
Canal de sortie de l’eau traitée dans la rivière de l’Aliso
Filière boue
Le séchage des boues sur lits plantés de roseaux repose sur la mise en place d’un massif filtrant reconstitué, de granulométrie croissante de la surface vers le fond et drainé, sur lequel des boues sont progressivement disposées et dans lequel des roseaux se développent.
En été, en plus l’évacuation gravitaire et rapide de l’eau libre, les roseaux vont aussi accélérer la déshydratation par évapotranspiration. Ce procédé a pour vocation principale de déshydrater les boues d’épuration afin d’en faciliter le stockage, le transport et la valorisation.
L’extraction des boues se fait par pompage dans le bassin d’aération vers les lits à rhizophytes (roseaux). Ce traitement permet de traiter de manière écologique les boues biologiques produites dans la station d’épuration. Les boues provenant du bassin d’aération sont répandues périodiquement sur un massif filtrant planté de roseaux par l’intermédiaire d’une vanne automatique. On dénombre 7 lits à rhizophytes, soit une surface unitaire totale de 832 m3. Les boues sont stockées et ramassées une fois tous les 5 ans.
Deux lits viennent d’être entièrement reconstitués avec des jeunes plants de roseaux que l’on laisse pousser quelques semaines afin qu’ils soient opérationnels.
Un des 7 lits à rhizophytes permettant le séchage des boues
Contrôles réalisés ?
Analyses effectuées sur place par l’employé municipal
Deux analyses par semaine sont réalisées pour le « réglage » de la station : une analyse des boues et une analyse d’eau de sortie.
Des analyses sont également réalisées pour l’office d’équipement hydraulique, 12 analyses par an au total. En saison estivale, les analyses sont réalisées 2 fois par mois. Une fois toutes les analyses reçues, l’Office d’Equipement Hydraulique réalise des audits et envoie un rapport en fin d’année.
Ces analyses sont toutes réalisées sur place par l’employé municipal en charge de l’entretien de la station, M. Antonelli David.
Lors de problèmes supposés, l’Office d’équipement hydraulique peut également faire des visites de contrôles inopinées, ce qui a été le cas récemment lorsque l’on a soupçonné une pollution dans le port (voir notre publication sur les paramécies), les agents de l’Office n’ont rien trouvé d’anormal lors de cette visite.
Tableau de bord permettant la surveillance et le fonctionnement de la station
L’entretien de la station
Il y a tout d’abord un entretien quotidien qui est également réalisé par l’employé municipal, nettoyage du dégrilleur et du tamis rotatif, de la vis sans fin et du bac à graisse.
Tous les 2 jours en saison estivale, la benne est changée.
Une fois par semaine : nettoyage du canal de sortie, du local du dégrilleur, du local désodorisant et nettoyage des sondes oxygènes.
Une fois par mois : vérification de tout le matériel et rapport envoyé à l’Office d’Equipement Hydraulique ainsi qu’à l’Agence Régionale de Santé.
Le fonctionnement de toute la station est également vérifié tous les jours.
La station de traitement des eaux usées en chiffres
- Capacité : 9500 Equivalent Habitants
- Débit entrant moyen : 1014 m3/J
- Production de boues : 37.70 tMS/an (Tonne de matière sèche)
- En été : 1900 m3 d’effluents bruts en entrée
- En hiver : 600 m3 d’effluents bruts en entrée
Prime d’assainissement collectif
Chaque année la prime d’assainissement collectif est accordée par l’agence de l’eau au vue des bons résultats obtenus.
Les données suivantes ont été recueillies sur le site : http://siecorse.aurmc.fr
Conformité équipement au (31/12/2017 : prévisionnel) : Oui
- Respect de la réglementation en 2016
- Conforme en équipement au 31/12/2016 : Oui
- Date de mise en conformité : 01/02/2004
- Abattement DBO5 atteint : Oui
- Abattement DCO atteint : Oui
- Abattement Ngl atteint : Sans objet
- Abattement Pt atteint : Sans objet
- Conforme en performance en 2016 : Oui
- Réseau de collecte conforme (temps sec) : Oui
Le Système d’Information sur l’Eau déclare la station de traitement des eaux usées conforme en équipement et en performance